La boîte de petits pois
Il y a quelques mois, je me suis mise à lire des bandes dessinées, chose que je ne faisais plus depuis très longtemps!!!
Bien évidemment, je me suis orientée vers les BD « jeunesse » et tout a commencé avec la découverte des « Vermeilles » de Camille Jourdy …. (il faut d’ailleurs que je vous le présente!)
Depuis, je prends plaisir à découvrir cet univers que je connaissais peu, hormis les séries de mon enfance (Tintin, Astérix, Le Chat…)
Je suis heureuse de vous présenter « La boite de petits pois », qui m’a attirée par sa couverture aux couleurs pastel et son titre…. énigmatique! Ce dernier cache pourtant une réelle et touchante histoire de vie…
« La boîte de petits pois » dès 12 ans
Auteur: GiendRé / Illustrateur: Holly R
Éditeur: Delcourt
Prix: 15,95 €
Mot de l’éditeur: C’est l’histoire de GiedRé, une petite fille qui, à 7 ans, a quitté la Lituanie pour la banlieue parisienne. Le récit subtil, espiègle et joyeux, de la vraie vie d’une famille sous le communisme des années 80.
Mon avis: utiliser la bande dessinée pour témoigner, quelle bonne idée! GiedRé nous offre SON histoire, pleine de vérités, plus ou moins difficiles à accepter, dans la Lituanie de son enfance, celle des années sous le régime communiste . Holy, la met en scène avec des dessins doux, aux couleurs pastel, qui illustrent pourtant une histoire qui n’est pas un long fleuve tranquille . Sans tomber dans le « patos », tout est subtil et expliqué. Utiliser une narration enfantine, emprunte d’humour et de naïveté, permet d’avoir un point de vue différent.
On y découvre ainsi le quotidien de cette famille: l’oncle envoyé au goulag, la détermination de la grand-mère pour obtenir du Cognac, le grand-père apparatchik… Un récit où l’on découvre les aberrations de ce parti: d’un côté les incarcérations des opposants, le rationnement, les longues files d’attente et de l’autre, l’absence de chômage et un logement pour tous… ! Tout le monde doit bien dire « Ici nous sommes trop heureux » alors que l’on ressent bien la tristesse qui plane sur ce peuple entravé.
On y découvre ainsi la « voie balte », chaîne humaine de 2 millions de personnes, allant de Vilnuis à Tallin (87 km) pour demander l’indépendance des pays baltes le 23 août 1989. Et bien sur, on comprendra mieux le titre, mystère que je ne vous dévoilerai pas, pour vous pousser à le découvrir 😉
Ce n’est pas qu’une simple bande dessinée, elle conjugue à merveille le côté autobiographique et historique, je suis sous le charme et touchée par son côté à la fois doux par les illustrations et puissant par la narration.
Je ne suis pas surprise que cette BD ait reçu le prix œcuménique 2020 du festival d’Angoulême: tellement mérité!